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Quels constats du Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2023?

Le 11 octobre 2024
Quels constats du Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2023?

Aux termes de son rapport d’activité annuel, Dominique Simonnot, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, relève qu’au 1er août 2023, la population carcérale atteint « des niveaux records » avec 74 237 détenus pour 60 629 places.

Outre la surpopulation carcérale, il est alerté sur le manque de moyens des services psychiatriques et la « carcéralisation » de plus en plus inquiétante des centres de rétention administrative (CRA).

La situation des établissements psychiatriques est également jugée très inquiétante : sur les 26 établissements de santé mentale visités, tous déplorent de graves problèmes de recrutement et notamment de médecins psychiatres. La pédopsychiatrie est particulièrement touchée avec de nombreux départements dépourvus de toute capacité d’hospitalisation.

La contrôleuse générale évoque à cet égard un chiffre vertigineux : plus de 30% des détenus sont atteints de graves troubles psychiques. Autrement dit, ils n’ont pas leur place en prison mais dans des établissements où des soins adaptés devraient leur être prodigués.

Les mots suivants de l’avant-propos soulignent l’urgence d’une situation qui dure depuis trop longtemps et révèle une société dont le ciment social est profondément altéré :

« En fait, c’est toute une chaîne qui déraille depuis trop longtemps. Elle débute à l’Aide sociale à l’enfance – défaillante par manque de moyens et de formation – face à des gamins abîmés, cabossés, et se poursuit dans des foyers, mal et peu contrôlés. Elle continue de faillir dans les CEF et les prisons pour mineurs. (…). Cette funeste chaîne passe à travers la psychiatrie dévastée par le manque de soignants, l’afflux de patients et les locaux délabrés (…). La chaîne s’achève dans des prisons, ruinées par le nombre effrayant de détenus – jamais vu dans l’histoire de France – face à un nombre décroissant d’agents pénitentiaires. Et toutes ces cassures ont les unes sur les autres un effet qui, telle une boule en folie, s’autoalimente, en agglomérant les dérives les unes aux autres.

(…) Il est difficile de défendre les droits de ceux qu’une société n’aime pas, ne veut pas regarder et se moque bien des mauvais traitements qui leur sont infligés. Difficile de constater que cette indifférence vient encourager l’inertie de l’État ».

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